Vélo & Marche News

Certes la France n'est pas (encore) le Québec, mais nous suivons la même tendance. Les pick-ups se rencontrent de plus en plus, même en ville où ils sont parfaitement inadaptés et servent avant tout de marqueur social. Le malus qui devrait les frapper l'an prochain fait déjà l'objet de toutes les réflexions des constructeurs pour pouvoir le contourner, en attendant que les versions électriques ne les sauvent (https://www.automobile-magazine.fr/utilitaires/article/40393-le-malus-2024-pourrait-tuer-les-pick-up-en-france-en-attendant-les-electriques) On voir que loin des discours vertueux, le passage à l'électrique n'apporte pas de vraie solution si on reste sur les logiques qui sous-tendent le marché automobile : vendre toujours plus gros et volumineux pour maximiser les marges. Et le constat, au-delà de l'environnement, c'est que les piétons trinquent, avec tous les usagers vulnérables de l'espace public. Bizarrement, cette irruption des modèles les plus dangereux fait moins parler que les conflits piétons cyclistes, comme s'il était acté que rien ne pouvait être fait contre ces modèles "qui s'apparentent à des armes" pour reprendre les termes de nos voisins.

En zone dense, les conflits d'usages entre piétons et cyclistes font partie des sujets récurrents de mécontentement, poussant à l'opposition entre modes actifs, parfois beaucoup plus qu'avec les véhicules motorisés, ce qui peut sembler paradoxal. Le problème au fond est celui de la vitesse et de l'attention à l'autre. L'espace public est trop souvent vu comme un espace que l'on s'approprie le temps durant lequel on le parcourt, sur lequel l'autre est avant tout une gène. Le vélo est utilisé par beaucoup en substitution de la voiture, avec l'espoir que l'on va gagner du temps, les autres raisons passant au second plan. Dans des rues très fréquentées, lorsque l'on est dans cette logique, les marcheurs sont avant tout des obstacles, des êtres humains en second lieu. On a le même genre de remarques qu'avec des conducteurs sur le thème, "je sais ce que je fais, je sais conduire". Dans le cas de Nice, la solution semble de ce fait assez adaptée, les rues sont étroites, pleines de monde, l'interdiction limitée. Pour Agen, la mesure semble plus radicale. Dans les deux cas, c'est une recherche de réponse à un réel problème qui au fond relève avant tout d'une question de respect des autres usagers, qui soulève le problème de l'individualisation de la société.

Moins de voitures, mais... C'est un nouvel exemple qui montre que les mobilités piétonnes gagnent du terrain dans les centres villes, mais qu'il reste des sujets délicats, l'habituelle difficulté à faire accepter la réduction de la place de la voiture auprès des commerçants. Le projet va dans l'ensemble dans le bon sens en apaisant et végétalisant le centre ville, mais il y a un coût annexe non négligeable puisque pour rendre le projet acceptable, les places de parking sont pratiquement multipliées par 6, pour un coût de près de 500K€. Cette surcompensation rend bien compte du rapport de force qui existe au sein d'une commune pour porter des opérations de rupture. On espère que dans leur conception les nouveaux parkings intègrent la réversibilité des usages pour pouvoir être reconvertis si les usagers redécouvraient le plaisir de la marche et que l'on peut très bien réduire l'usage de sa voiture sans perdre en qualité de vie, sans que le commerce local y perde. Au contraire...

Organisée par @AF3V_officiel, la fête des voies vertes permet de ne pas laisser perdre les bonnes habitudes prises durant l'été, d'assurer la transition entre vélo loisir et vélo du quotidien. Découvrez, organisez un événement à cette occasion !